“Tres pasiones, simples, pero abrumadoramente intensas, han gobernado mi vida: el ansia de amor, la búsqueda del conocimiento y una insoportable piedad por los sufrimientos de la humanidad. Estas tres pasiones, como grandes vendavales, me han llevado de acá para allá, por una ruta cambiante, sobre un profundo océano de angustia, hasta el borde mismo de la desesperación” — Bertrand Russell

Mostrando las entradas con la etiqueta Pablo Iglesias. Mostrar todas las entradas
Mostrando las entradas con la etiqueta Pablo Iglesias. Mostrar todas las entradas

1/12/15

D’Ernesto Laclau à Pablo Iglesias: théorie et pratique du (néo)populisme

Foto: Ernesto Laclau
Emmnanuel Barot    |    Pablo Iglesias répète de longue date qu’il faut oublier le vieux schéma « classe contre classe » devenu incompréhensible, pour le remplacer par le schéma « peuple contre caste » qui serait parlant pour tout le monde. Cet article porte sur une ressource théorique majeure venue appuyer, sinon inspirer, ce positionnement : la théorie de la « raison populiste » d’Ernesto Laclau (né en 1935 à Buenos Aires, décédé en avril 2014). Il est difficile de mesurer jusqu’où cette référence a été ou est encore organique dans certains courants de Podemos, mais son importance centrale pour Iglesias suffit à ce quenous lui accordions toute l’attention requise.1
Retour sur une falsification : Gramsci au service de l’anti-marxisme
En 1985, Laclau écrivait avec Chantal Mouffe Hégémonie et stratégie socialiste.Vers une politique démocratique radicale, ouvrage concentrant un basculement stratégique dans le post-marxisme, revendiqué et dument débattu comme tel à l’époque. En 2005, Laclau publiait La raison populiste, forgeant une vision qu’on qualifiera de néopopuliste, actualisant et renforçant ce basculement. Enfin, tout récemment, C. Mouffe a co-publié une série de discussions avec IñigoErrejón (souvent présenté comme le « numéro deux » de Podemos) sous le titreConstruir pueblo. Hegemonia y radicalización de la democracia, gardant exactement le même cap2. La continuité fondamentale de l’orientation repose sur une opération fondatrice qu’il faut examiner en premier lieu : une relecture particulièrement contestable de Gramsci.