“Tres pasiones, simples, pero abrumadoramente intensas, han gobernado mi vida: el ansia de amor, la búsqueda del conocimiento y una insoportable piedad por los sufrimientos de la humanidad. Estas tres pasiones, como grandes vendavales, me han llevado de acá para allá, por una ruta cambiante, sobre un profundo océano de angustia, hasta el borde mismo de la desesperación” — Bertrand Russell

5/2/16

A propos du processus sans sujet chez Althusser — La critique althussérienne du subjectivisme

“Mais la langue ne se contente pas de poétiser et de penser à ma place, elle dirige aussi mes sentiments, elle régit tout mon être moral d’autant plus naturellement que je m’en remets inconsciemment à elle.”  Victor Klemperer, LTI, la langue du IIIe Reich
Louis Althusser ✆ Sergio Cena
“Sub signis legionem ducere” Cicéron, Lettres à Atticus

Florent Jouffret   |   Le « procès sans sujet » est un concept central du travail philosophique d’Althusser, probablement un des plus contesté, et à ce titre, il mérite une attention soutenue. Althusser lui-même expliquait qu’il « a tout ce qu’il faut pour heurter les  « évidences » du sens commun »[1].

Quelle est son actualité ? Il s’agit à mon sens d’une actualité paradoxale : la pensée d’Althusser est aujourd’hui d’autant plus oubliée, on pourrait dire d’autant plus ensevelie (rejoignant dans les faits l’analyse qu’Althusser lui-même faisait de destinées de la pensée de Spinoza) [2], qu’elle n’a peut-être jamais été aussi indispensable. En effet, la Doxa contemporaine semble par bien des côtés, être à l’exact opposé de la pensée d’Althusser, à l’heure de la glorification de quelque « expansion du moi » subjectiviste [3]